Marie et Pierre à Manille
Marie et Pierre à Manille

Bienvenue !

 

Nous partageons avec vous ici nos aventures dans la capitale philippine au sein de la fondation Anak tnk !

 

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Fini "l'été", c'est la rentrée !

 

LE SUMMER CAMP

 

Juillet-Aout, c'est également les grandes vacances pour les élèves philippins. Comme chaque année, la fondation organise 11 jours de vacances au bord de la mer. Nous voilà donc embarqués avec plus de 400 enfants des rues de nos centres et 200 membres du staff. Pour certains, ce sont leurs premières vacances, la première fois qu'ils voient la mer ! L'organisation est gérée par une équipe composée de membres du staff (qui change chaque année).  En tant que volontaires, nous avons assez peu de travail. Les acheteurs vont au marché tous les matins et Marie gère la trésorerie. Cela nous laisse beaucoup de temps pour profiter avec les enfants. 

 

Le lieu du camp d'été a été entièrement privatisé afin de sécuriser le périmètre. Chaque centre de la fondation est installé dans un "cottage" (une sorte de grande cabane sur pilotis typique philippine) et y fait sa petite vie (repas, lessive, vaisselle...). Membres du staff et volontaires dorment sous tente. Au milieu du campement se trouve une grande étendue de sable où sont organisés les jeux pendant la journée. On y trouve également une grande tente rectangulaire faisant face à une scène. A la sortie du campement, on arrive directement sur la grande plage.


Au programme : réveil à 4h30 en musique, exercices matinaux, petit-déjeuner suivi d'une première baignade. Puis les olympiades commencent : des jeux incroyables inventés par les membres du staff (à partir de peu de matériel) et adaptés pour les petits comme pour les grands. Une deuxième baignade dans l'après midi, puis, le soir, un temps de prière et chant animé par les plus grands. Après le diner, c'est la veillée, l'occasion pour les enfants, le staff et les nouveaux volontaires de présenter leurs talents tout au long de la semaine.

 

 

Ces 11 jours nous ont permis de mieux connaitre certains enfants et certains membres du staff, particulièrement ceux de nos équipes d'olympiade respectives. Nous avons adoré vivre h24/24 avec les philippins et partager les repas avec eux, ce que nous faisons assez rarement au quotiden.


Nous vous laissons découvrir d'avantage le summer camp en vidéo. C'était une aventure exceptionnelle, nous mesurons la chance que nous avons d'avoir pu être témoins de ces moments de pur bonheur pour ces enfants. Nous avons hâte de renouveller l'expérience l'année prochaine !

 

 

MULANAY

 

A Mulanay se situe l'un des centres de la fondation (le plus éloigné de Manille, en bord de mer) où sont accueillis une dizaine de jeunes garçons de 16 à 21 ans. Ceux-ci ont été transférés ici car ils ont des profils un peu complexes de par leurs histoires et cela est nécessaire de les éloigner de Manille pour un moment. 


L'un nous racontera qu'il était violent à l'école, qu'il ne pouvait s'empêcher de se battre. Ici il a pu prendre du recul et comprendre ce qui générait cette colère, et ainsi s'apaiser.
Un autre s'échappait régulièrement de son centre dans Manille pour retourner à la rue puis revenait. Il embarquait toujours d'autres enfants avec lui, ce qui devenait trop compliqué à gérer. Il lui a alors été proposé de venir ici, à Mulanay, en guise de dernière chance.

 

Dans ce centre, les jeunes vont à l'école, à 1h de marche à pied, et s'occupent également d'une petite ferme avec quelques cultures et des animaux. 


Nous avons pu passer quelques jours avec les garçons, apprendre à les connaitre, faire des jeux, du basket et de la randonnée. Nous avons cueilli des noix de coco et des mangues, puis cuisiné et beaucoup discuté. Ce fut un moment hors du temps que nous avons vraiment adoré. On s'est promis d'y retourner assez vite, malgré les 6-7 heures de route qui nous séparent de Manille. 

Mulanay fait également l'objet d'un grand projet entrepris par la fondation avec l'achat d'un terrain en bord de mer:
- Premièrement pour la création d'un "camp site" pour les futurs camps d'été des enfants. Pouvant accueillir jusqu'à 600 enfants, on y trouvera notamment des cottages, un court de basketball, une chapelle. Une petite maison de repos, un peu plus excentrée, sera également érigée.
- Ensuite il s'agira de développer la ferme existante pour la rendre plus productive et rentable, mais aussi de construire une nouvelle maison comme centre d'accueil pour les enfants de Mulany (aujourd'hui, ils vivent dans une ancienne maison, mais c'est un peu petit et rustique).
- Pour finir, la fondation ayant à coeur d'accompagner les jeunes jusqu'à la fin de leurs études (elle prend en charge les frais de scolarité jusqu'à l'université), il s'agira de créer d'ici quelques années, sur ce même terrain, une petite école de tourisme avec un hôtel et un restaurant d'application. En effet, le toursime est un débouché incontournable pour les jeunes philippins. Cela est d'autant plus vrai qu'en province, la vie y est bien plus douce qu'à Manille.

 

Nous avons pu assister à la cérémonie de lancement du chantier, avec le maire du village, les architectes et tous les responsables du projet. Les plans des travaux sont signés par tous les partis puis enterrés dans le sol.

 

LES PARENTS DEBARQUENT !

 

Fin août nous avons accueilli nos 4 parents chez nous. Nous étions vraiment contents de les voir après plus de 10 mois de mission. Nous avons passé plusieurs jours dans la fondation avec les enfants qui les ont apprivoisés aussitôt. On vous partage quelques photos ci-dessous. Et comme on ne part pas aux Philippines sans aller une île paradisiaque, on est parti quelques jours à Mindoro, l'un de nos endroit préférés pour se reposer.

 

"MASS BAPTISM"

 

Avez-vous déjà vu 500 enfants se faire baptiser en même temps dans une église de quartier ? Et bien nous, oui ! 


La fondation organise cet évènement hors du commun pour les familles des bidonvilles bénéficiaires. A l'origine, il y a une dizaine d'années, une famille bénéficiaire avait demandé à Father Matthieu le baptême pour ses enfants. Il avait accepté en demandant s'il y avait d'autres personnes intéressées. Peu de temps après, la famille était revenue avec une liste de 60 enfants à baptiser! Depuis, tous les 2-3 ans, la fondation organise des baptêmes en grand nombre pour les familles parmis les plus pauvres de Manille. Et à chaque fois, le phénomène prenant de l'ampleur, il y a un peu plus de monde. La fondation prend en charge tous les frais et surtout l'organisation et la préparation, qui n'est pas une mince affaire ! Il y a bien sûr le catéchisme en amont pour préparer les familles au sacrement du baptême. Mais aussi et surtout, pour être baptisé, il faut avoir un certificat de naissance; or, la plupart des enfants de ces familles n'en ont pas. Les assistantes sociales et staff de la fondation vont faire un gros travail en amont pour obtenir le précieux certificat et ainsi permettre à ces enfants d'exister aux yeux de la loi. Ceci leur permettra également d'aller à l'école.


Le jour J, tout le monde s'active ! Les Jeepney font des allers-retours pour amener les familles à l'église. Certains sont arrivés à 4h du matin pour l'occasion. Les "community workers" ou "mamans des bidonvilles" dirigent les familles et nous observons la facilité avec laquelle les philippins gèrent ce type d'évènements, avec plus de 2000 personnes. Nous sommes toujours étonnés de voir à quel point les enfants sont bien habillés, tous vêtus de blanc. Cela dénote un peu de l'environnement des bidonvilles où ils vivent. Mais on comprend que la propreté sur soi est essentielle pour eux, car cela leur donne de la dignité. 

 

 

 

TRANSFERTS ET RENTREE SCOLAIRE

 

Septembre, c'est la rentrée scolaire pour tout le monde !

 

2 semaines avant la rentrée, nous avons assisté à l'ouverture d'un nouveau centre pour garçons, tout juste rénové. Une quinzaine d'enfants des rues y ont été transférés depuis le centre d'accueil pour garçons. C'était super émouvant de voir l'engouement qu'a suscité ce "déménagement" chez les enfants. Ils resteront dans leur nouvelle maison jusqu'à la fin de leurs études.

Le jour de la rentrée, portant fièrement leurs uniformes, les enfants sont tout exités à l'idée d'aller à l'école. Une partie y va pour la première fois. Ils font preuve d'énormément de courage, car certains sont déjà âgés et se retrouvent dans une classe avec des enfants beaucoup plus jeunes. Ainsi Ronaldo ou bien Adrian ont 15 ans et n'ont jamais été à l'école. Ils font leur rentrée en "Kinder", ce qui équivaut à la maternelle en France. Heureusement, un système existe pour qu'ils puissent passer plusieurs niveaux en une année, ce qui leur permettra de réduire leur retard. L'école n'est pas facile, surtout pour ces enfants qui n'y ont jamais mis les pieds, et nous pensons fort à eux pour qu'ils aient le courage d'aller au bout malgré les difficultés qui s'annoncent. Malheureusement, on remarque déjà quelques enfants qui sont repartis dans la rue, parce que l'école peut faire peur, parce qu'ils subissent des moqueries. Retrouver ces enfants devient alors la priorité des éducateurs de rue pour tenter de les convaincre à nouveau. Les difficultés rencontrées dans le parcours scolaire sont sans commune mesure avec les dangers de la rue.

 

BIG NIGHT STORY - ROWASH

Nous nous baladions dans un quartier assez loin de Manille, à la recherche de la sœur d’un des enfants arrivé dernièrement, lorsque nous avons aperçu un jeune garçon d’une dizaine d’années, en train de pleurer. Il n’arrivait pas à marcher, se trainant difficilement à l’aide de ses mains. Il semblait souffrir de l’un de ses pieds. Malgré le monde qui circulait autour de lui, personne ne lui prêtait attention. Nous nous sommes donc arrêtés, pour lui demander si nous pouvions l’aider. Après un long moment sans parvenir à sortir un mot, il finit par s’asseoir avec nous sur le trottoir. Il nous explique alors qu’il s’est blessé en jouant, il y a peut-être 2 ou 3 jours. Et qu’il ne peut pas rentrer chez lui car il souffre trop. Nous lui proposons de le ramener. JP, l'éducateur de rue, le porte sur son dos, et nous l’emmenons dans le camion de TNK. Après 15 min de route, nous arrivons devant sa maison, qui n’est en fait qu’un pauvre mur de béton derrière lequel se trouve une table et rien d’autre, même pas un toit. JP dépose l'enfant, qui s’effondre en larmes.  Il n’y a personne dans la maison. Arrivent alors les voisins qui nous indiquent que sa maman n’est jamais là, et qu’il est complément délaissé. Rowash finit par livrer son histoire. Son père vit en province à 10h de route de Manille. Sa mère fait la manche, c’est sa seule source de revenue. Rowash lui-même est obligé de mendier pour se nourrir. Son beau-père et son frère de 18 ans viennent parfois dans la maison, mais ils se frappent dessus en permanence. Lui-même reçoit parfois des coups. Il est en "grade 1" (ce qui correspond au niveau CP), donc nous en déduisons qu’il n’est plus scolarisé depuis longtemps. Il ne connait pas sa date ni son année de naissance. Il nous dit avoir 10 ans mais nous n’en sommes pas sûr. Nous lui parlons de la fondation et nous lui proposons de venir. Il n’avait jamais pensé à cette option bien sûr, mais nous sentons qu’il commence à nous faire confiance, car il continue de se livrer. Il dit à l'assistante sociale : « je ne suis pas sûr que ma maman m’aime… » Elle le réconforte en le prenant dans ses bras. Il se remet à pleurer. A-t-il mal à son pied ? Pleure-t-il de tristesse car il réalise que sa mère le délaisse ? Pleure-t-il de soulagement, car, pour une fois, des personnes semblent s’intéresser à lui ? Nous prenons les coordonnées de la voisine pour pouvoir joindre sa maman quand elle reviendra et nous rentrons à la fondation avec Rowash qui s’endort paisiblement sur le siège de la camionnette.

Le lendemain, il sera emmené à l’hôpital, car il a une grosse infection au niveau de son pied. Il guérira deux semaines plus tard de cette blessure physique. Celle du coeur, en revanche, mettra plus de temps à cicatriser.

Heureux de vous retrouver !

Voici une mise à jour de nos aventures ! Vous y trouverez de nouveaux éléments concernant le fonctionnement de la fondation, des moments vécus qui nous ont marqués, le tout agrémenté de quelques photos, as usual !

 

Nous en profitons pour vous annoncer que nous prolongeons d'un an supplémentaire notre mission. Il reste tant de choses à découvrir !

 

LE PROGRAMME "ENFANTS DES BIDONVILLES"

 

La fondation Tulay Ng Kabataan intervient sur 2 types de programmes: "Enfants des rues" et "Enfants des bidonvilles".

 
Le programme "Enfants des rues" est celui dont nous avons le plus parlé car c’est avec ces enfants que nous passons le plus de temps. Il s’agit des 28 maisons d’accueil pour les enfants qui, soit n’ont plus de famille, soit sont totalement délaissés ou victimes de violences intra-familiales. Plus de 400 personnes, incluant les enfants avec handicap et les personnes âgées sont bénéficiaires de ce programme. 

La fondation intervient aussi auprès des enfants des bidonvilles, qui ont une famille, mais qui, de part la pauvreté, ont des besoins. Ce programme est axé sur les domaines suivants: santé, nutrition, éducation et protection. On compte 11 centres répartis dans différents bidonvilles aux alentours de Manille. Un "centre" est en fait une petite bâtisse située au coeur du bidonville. Elle comporte généralement un étage où se trouve une salle de classe. Au rez-de-chaussée se trouve une cuisine avec des grandes marmites, quelques placards avec une trousse à pharmacie.

Quelques salariés de la fondation travaillent pour coordonner le programme des bidonvilles, mais la plupart des acteurs sont des mamans des bidonvilles. Si la fondation donne un coup de pouce et aide à financer les projets, elle met à point d’honneur à rendre les populations locales autonomes et à se positionner comme des acteurs de leur développement.
Concernant le volet « nutrition », la fondation nourrit chaque jour 1500 enfants. Les ingrédients sont achetés et livrés par la fondation, les mamans des bidonvilles cuisinent dans leurs centres respectifs et distribuent les repas pour les enfants bénéficiaires, c'est-à-dire les enfants en sous-nutrition. Avant la COVID, les enfants venaient s’assoir et manger dans le centre. C’était une bonne pratique pour s'assurer que les enfants prenaient bien leurs repas. Cependant, pendant la COVID, les repas étaient distribués aux enfants qui rentraient manger chez eux. C'est encore le cas aujourd'hui, et même si nous espérons un retour à la normale, il n'est pas évident de faire changer les habitudes, surtout quand elles sont à première vue plus pratiques.


Concernant le volet « éducation », une école maternelle est ouverte pour les enfants de 3 à 5 ans. Aux Philippines, l’école est obligatoire à partir de 6 ans. Dans les bidonvilles, ce n’est pas toujours un automatisme pour les familles d’envoyer leurs enfants à l’école et d'autant plus lorsque ce n’est pas obligatoire. La fondation vise donc à préparer les enfants agés de moins de 6 ans pour leur rentrée afin de les stimuler au maximum, le but étant de limiter un éventuel retard scolaire ou des difficultés d'apprentissage. Là encore, ce sont les mamans des bidonvilles, diplômées, qui sont les maitresses d’école. L’école se fait dans la salle de classe, à l’étage du centre de la fondation.


Concernant le volet « protection », une assistante sociale rencontre régulièrement les familles pour assurer un soutien psychologique et juridique concernant les enfants victimes de violence : car en effet, ce sont les premières victimes des violences, viols, prostitutions, drogue et alcoolisme, des fléaux très présents dans ces milieux pauvres. La fondation essaie, autant que possible, d’avoir un rôle de prévention sur ces sujets.


Gaétane, une des volontaires, intervient en tant qu'infirmière dans le cadre du volet « santé ». Il y a 160 enfants bénéficiaires de soins mais aussi des femmes enceintes qui ont des soucis de santé. Elle travaille avec 4 mamans des bidonvilles, qui connaissent bien les familles et qui la guident pour aller à leur rencontre. Elles apportent aussi une aide dans les suivis d’examens médicaux. Les problèmes médicaux sont souvent liés à l’insalubrité et à la malnutrition. Il y a aussi des cas de tuberculoses et des cas sévères de dengue. Gaétane a dû apprendre à repérer les soucis de santé propres à cette population et liés au climat tropical. Elle apporte peu de soins directement, mais a pour principal objectif de sensibiliser les familles à l’importance de la santé de leurs enfants. Les philippins, et particulièrement dans les zones pauvres, craignent de se rendre à l’hôpital. Ils pensent souvent qu’aller chez le médecin sera synonyme de maladie grave, ou de mort. Pourtant, c’est bien souvent ce manque d’examens qui les conduit à avoir des problèmes de santé importants.

Marie a pu passer une journée avec Gaétane, dans la peau d’une infirmière des bidonvilles. Elles sont allées à la rencontre d'une maman enceinte de 6 mois, qui n’avait fait aucun examen depuis le début de sa grossesse. Gaétane l’informe qu’une partie des frais peut être pris en charge par la fondation et qu’elle doit aller faire ces examens au centre de santé le plus proche. Puis elles sont allées voir une maman et ses deux enfants de 1 et 2 ans, sous-nutris, qui vivent dans une cabane de fortune au-dessus d’une décharge. Rien n'est protégé, il est aisé d'imaginer qu’en cas de pluie, tout sera mouillé à l’intérieur. L’odeur de poubelle qui s’y dégage est dérangeante, mais oui, c’est bien ici que vit cette famille, chaque jour de l’année, vivant du tri de ces déchets en échange de quelques pesos. Gaétane et les mamans réussissent à convaincre la mère des deux petits de l’importance de venir tous les midis chercher un repas pour ses enfants, le temps qu’ils reprennent un poids normal. Elles rendent ensuite visite à Denis, un enfant de 15 ans, atteint de de la tuberculose osseuse. Afin de soigner sa maladie, il a pu bénéficier des traitements (très chers et contraignants) grâce a la fondation et à une aide financière du gouvernement. Malheureusement, sa famille a souhaité récupérer cet argent, non pas pour soigner son fils, mais pour l'utiliser à d'autres fins. La situation est compliquée, car aujourd’hui, Denis risque de perdre la vie s'il interrompt le traitement. La famille refuse désormais l’aide de la fondation et ne s’occupe pas non plus de son fils. 
D’habitude, Denis est assis sur un carton dans la rue. Mais, ce jour, il est chez ses grands-parents, dans un petit abri du bidonville. Il est seul, recroquevillé sur un coin d'une petite table. A cause de la maladie, il a perdu l’usage de ses jambes et a une poche pour uriner. Il montre ses nombreux pansements sur ses blessures à Gaétane et explique qu’il les change tout seul. Sa poche est pleine, mais la mère ne semble pas s'en inquiéter, elle a pourtant été formée en amont. Denis raconte qu’il ne voit pas grand monde et qu’il s’ennuie terriblement. C'est bientôt son anniversaire, en juillet, mais il indique que « de toute façon, personne ne me le souhaitera ». Marie ressort de cette visite bouleversée, retenant les larmes qui lui montent aux yeux. Comment peut-on déconsidérer son enfant  malade à ce point pour une histoire d’argent ? La fondation ne peut rien faire sans l’accord de la famille. La situation est bloquée, et pourtant il s'agit bien de la vie d'un enfant qui est en jeu.

 

LES "GRADUATIONS"


Aux Philippines également, le mois de juin rime avec fin d'année scolaire. On sent l’influence de la culture Américaine sous de nombreux aspects, de par la colonisation américaine (1898-1946). Outre les immenses Malls et les nombreux Fast Food, il est de tradition de fêter en fin d'année les « Graduations » dans les écoles ou les universités. Dans chaque centre des bidonvilles, la fondation organise également une remise de « diplômes ». Et ça ne rigole pas ! Les enfants sont sur leur 31, ils portent une toge blanche, les petites filles sont maquillées et portent des chaussures à talon. Ils ont préparé des discours, des danses et chantent fièrement l’hymne philippin. Nous sommes ravis de pouvoir participer à cet évènement et de voir l'émotion qu'il suscite. D’autant que notre présence ne passe pas inaperçue. Nous sommes en effet choisis pour monter sur la scène et remettre un à un les diplômes ainsi qu’une ou plusieurs décorations par enfants, qui permet de valoriser individuellement chaque enfant sur ces compétences. Nous nous amusons gentiment de certaines de ces compétences : « most neat & clean », « most curious », « most promising », « most industrious ». C’est un chouette moment de partager la fierté des familles mais aussi des teachers, de participer à cet évènement organisé, 100% à la philippine, sous les couleurs de TNK.

 

BAPTEME ET CONFIRMATION


Mi-juin, nous avons assisté aux confirmations d’une cinquantaine de jeunes et d'une dizaine de staff de la fondation, par le cardinal (premier cardinal philippin). A cette occasion, nous avons accompagné les jeunes en tant que parrains/marraines car ces derniers ne pouvaient pas faire le déplacement. C’était un chouette moment. Pour les enfants, c’était un honneur que le cardinal se soit déplacé spécialement pour eux, enfants de la rue. A l'issue de la célébration, nous avons partagé un repas McDo : riz-poulet. Hé oui, même au McDo, les philippins préfèrent manger du riz plutôt que des burgers !
Puis le samedi suivant étaient organisés les baptêmes pour 20 enfants de la rue. Il ne faut pas les confondre avec les enfants des centres. Certaines familles des rues demandent à la fondation, lorsque nous les rencontrons durant nos Big Nights par exemple, de baptiser leurs enfants, indépendemment du fait qu'ils puisssent être ou non bénéficiaires. Il était assez émouvant de voir ces familles bien apprêtées pour l'occasion, réunies dans la chapelle. Un contraste saisissant avec la réalité de la rue. Nous avons pris quelques photos que nous avons remis plus tard aux familles durant nos Big Nights, afin qu'elles puissent garder la trace de ce moment de joie.

 

BIG NIGHT STORY - ALEX

 

Un Barangay (sorte de Mairie de quartier) est entré en contact avec l'équipe de la fondation pour un éventuel enfant à récupérer. Nous nous rendons donc sur place où se trouve l'enfant, Alex, 7 ans, accompagné par un homme, Leo, qui n'est à priori pas son père. Ce dernier n'adresse pas un mot au petit, et ne manifeste aucun geste de tendresse. Il nous raconte son histoire. Lors d'une expédition sur l’ile de Marinduque, à 200 km de Manille, ce vendeur de matelas rencontre Alex, un petit garçon très dynamique, souriant et plein de malice, qui joue dans la rue. Leo n’a pas d’enfants, et sans doute ne peut-il pas en avoir. Après avoir joué un moment avec lui, Leo aurait demandé au père de pouvoir repartir à Manille avec Alex. Le père aurait répondu: « si Alex est d’accord, alors ok, prenez-le ». Alex arrive donc à Manille avec cet homme. Deux années s'écoulent, et Leo réalise qu'il ne veut plus de cet enfant, il est trop « makulit », ce qui veut dire désobéissant en tagalog. 
Ainsi les voilà tous les deux au Barangay. Nous demandons à Leo s’il peut nous communiquer les coordonnées de la famille biologique d'Alex. Il est incapable de donner la moindre information, sur le village ou même le nom de famille d'Alex. Impossible pour la fondation de pouvoir retrouver la trace de sa vraie famille sans plus d'éléments. La situation parait dingue, l'histoire de Leo ne tient pas. Il s’agit ici bel et bien d'un trafic d’enfant, ce qui est assez "commun" aux Philippines. Alex est abandonné pour la deuxième fois de sa vie à 7 ans seulement. Nous passons dans sa maison chercher quelques affaires. La femme de Leo est présente et ne viendra pas dire au revoir à Alex. A-t-elle jamais approuvé la décision de son mari de ramener cet enfant ? En guise d’aurevoirs, Leo dira à Alex: « Soit sage ».

 

A LA DECOUVERTE DES PHILIPINES

 

Les Philippines, ce sont aussi des paysages pittoresques à découvrir ou à faire découvrir. On vous partage ici quelques aventures un peu plus "touristiques" !

+++ Les rizières de Banaue +++

Avec Cécile et Romain, des amis

 

+++ Les montagnes de Montalban +++

Avec quelques membres du Staff de la fondation

 

+++ Les plages de Coron +++

Avec Manue (la cousine de Pierre) et son copain Nico

 

 

EN BONUS, QUELQUES PHOTOS SUPPLEMENTAIRES !

Joyeuses Pâques !

Un début mars en beauté avec la visite de Marion et Danny (la sœur de Pierre et son futur mari). Nous leur avons fait visiter pendant une journée la fondation et rencontrer les enfants: c’était vraiment un super moment de partager notre aventure avec nos proches ! Nous sommes allés jouer avec les enfants tout l'après-midi dans un centre jusqu'à la prière du soir.

Nous avons aussi profité de quelques jours de vacances avec eux à Palawan, ce qui était très chouette et reposant comme en témoignent ces quelques photos.

Puis retour à Manille. Nous sommes bien requinqués et le frigo est bien rempli de douceurs françaises.
Le mois de mars était assez calme côté compta pour Marie, elle en a donc profité pour faire les archives. Elle a pu compter sur l’aide précieuse des enfants qui l’ont aidé à porter les cartons, ils ont été d’une grande motivation et très efficaces! Pour un moment qui aurait pu être assez pénible, c’était finalement un moment amusant: on a bien rigolé à prendre des photos dans le placard !

Pierre, de son côté, se balade de centre en centre à la recherche d'un ordinateur à "soigner". Les journées sont parfois imprévisibles. Une simple visite en matinée peut évoluer en mises à jour interminables, réparation de fichiers corrompus etc. De fait, tout ça prend forcément du temps. Comme les enfants ne sont jamais très loin, il n'est pas possible de rester là à attendre. Alors la journée devient plus sportive: tournoi de volleyball, basketball, jeux en tous genres, tours de magie, dialogues en tagalog très constructifs. Bref, à la fin de la journée, Pierre est rincé! Et quand il se rend compte qu'au final il doit remplacer l'ordinateur, c'est le jackpot !

 

Le Workshop

Nous nous sommes rendus un après-midi dans un des centres pour enfants avec handicap et avons découvert le Workshop, un atelier où ils s'adonnent à des activités manuelles. On y confectionne des nœuds pour les uniformes à l’école, on y fabrique des chapelets et autres réalisations qui sont mis en vente au profit de la fondation. 

 

Accolée à l’atelier se trouve la Bridge Class pour les personnes en situation de handicap, une sorte d’école interne de Tulay ng Kabataan. Les enfants avec handicap peuvent intégrer une une école spécialisée, mais tous n’y vont pas. Le même format existe pour les enfants des Drop-in. Ceux-ci n'ayant jamais été scolarisés car ils vivaient à la rue, ils ont accumulé un retard énorme. Certains enfants font également de la phobie scolaire, ils ne veulent pas aller à l'école. Il est difficile pour eux d'intégrer un cursus "classique". La Bridge Class est donc une alternative judicieuse permettant aux enfants en décrochage scolaire de progresser malgré tout. Les matières enseignées sont les mathématiques, le tagalog, l’anglais, les sciences, l’art, etc. Chaque semaine, les professeurs organisent de nouvelles activités. Ils ne manquent pas d’imagination ! Le passage par la Bridge Class peut permettre à un enfant de réintégrer l'école classique. 

 

Mais revenons à l’après-midi passée à la Bridge Class. Nous avions prévenu la responsable de notre venue. Quand nous sommes arrivés, Pierre en a profité pour jeter un œil aux ordinateurs (et y a finalement passé l’après-midi) et Marie a rejoint la Bridge Class. A sa grande surprise, Teacher Tata lui annonce qu’elle n’a rien prévu pour l’après midi car elle comptait sur nous. Marie doit donc s'improviser...Teacher! Oups! Teacher Tata va s’assoir à son bureau au fond de la classe, laissant Marie au tableau, le cerveau en ébullition pour trouver des idées, devant des enfants étrangement très attentifs. Ce n’est donc pas une blague! Au final, avec un petit coup de pouce de Teacher Tata, le cours a débuté avec une petite séance de lecture en tagalog (Marie apprenant sans doute plus de choses que les enfants), suivie par une séance de dessin "en 4 étapes" (Merci à Joseph, un autre volontaire MEP, pour nous avoir appris cette technique!). Les enfants se sont super bien débrouillés et étaient ravis de leurs productions. Le cours s'est terminé sur une note plus ludique avec un jeu que nous avions ramené. Or nous avions oublié le dé permettant d'y jouer! Pas de panique, Marie a créé avec les enfants un dé en papier et nous avons pu jouer tous ensemble. C’était finalement une super journée !

 

 

Pour la première fois, nous avons décidé d’aller à la nurserie boys pour la prière du soir un jeudi en semaine. En effet, nous passons devant tous les jours et nous nous rendons compte que nous allons assez peu voir les enfants de la nurserie. Bien sûr nous fondons sous la mignonnerie de ces petits garçons de 1 à 5 ans qui nous sautent dessus, en demande de câlins et d’attention. Mais aussi de les voir reciter le chapelet avec autant d’énergie. Certains sont dans une méditation profonde et d’autres font les petits fous (il faut dire qu’ils n’ont pas l’habitude d’avoir des volontaires avec eux pour ce moment, alors ils étaient tout excités). Marie était contente de revoir Jean (le petit de 6 mois ramené de Big Night le mois dernier). La coordinatrice du centre a été très touchée de notre venue et nous a remercié plusieurs fois. Promis on reviendra ! 

Nous avons pu aussi découvrir le catéchisme dans les bidonvilles. Tous les jeudis, Father se rend dans un des 12 centres du programme « Enfant des bidonvilles » de la fondation pour donner un cours de caté aux enfants. Le cours est très ludique et les enfants sont vraiment participatifs. 
Un samedi par mois, Father organise une adoration dans un des centres et tous les habitants du bidonville sont les bienvenus. C’est pour la plupart un des seuls moments où ils peuvent se recueillir pour prier. Ce jour-là, même si une grande rue particulièrement bruyante se trouve juste à côté, l'atmosphère est plutôt calme pour un moment de recueillement dans ce lieu plein de vie. Pierre a joué de la guitare au pied levé car il manquait un musicien et s’en est très bien sorti !

 

 

 

 

BIG NIGHT STORIES

 

Chaque semaine, nous continuons les maraudes (Big Night) dans les rues de Manille. En ce moment, c’est assez difficile physiquement car il fait très chaud. On passe beaucoup de temps dans les L300 (les camionnettes de la fondation) ou dans les transports. On enchaîne une journée de travail commençant à 8h avec la Big Night se terminant vers minuit. Comme d'habitude, nous vous partageons ci-dessous quelques histoires.

 

SANDRA (Big Night de Marie)

Avec l'équipe de Big Night, nous avons été à la rencontre de Sandra 5 semaines de suite. Cet enfant de 13 ans, initialement à la fondation, est partie rejoindre sa famille à Noël mais n’est pas revenue depuis. Sa maman avait prévenue qu’elle souhaitait prolonger un peu son temps en famille. Ce peut être parfois le début d’une réconciliation avec la famille. C’est ce que nous souhaitons le plus au sein de la fondation. La Social Worker qui la suit avait pu mettre en place l’école à distance en janvier, en attendant son retour ou une autre solution. Elle m’explique que Sandra est très douée à l’école. Mais, mi-février, sa maman prévient la fondation qu’elle a fuguée de la maison pour aller dans la rue et nous demande d’aller la chercher.  C’est alors une vraie chasse au trésor que nous entreprenons, elle peut durer des heures. A partir d’une photo que le Street Educator a dans son téléphone, nous interrogeons les « habitants » du quartier. Il s’agit souvent d’autres personnes qui sont à la rue. Des jeunes nous conduisent sous un pont. Il fait nuit, les cafards et les rats pointent le bout de leur nez, certains sans-abris commencent à être alcoolisés ou a avoir sniffé pas mal de solvant. Ici, c’est la drogue des enfants des rues. Ils respirent le solvant, cela les shoote un peu et surtout ça leur coupe la faim. Heureusement, cela n’engendre pas de dépendance, donc ils s’en défont très vite lorsqu’ils arrivent à la fondation.
Nous trouvons enfin Sandra qui arrive avec d’autres jeunes de la rue, plus ou moins âgés. Ils ne sont pas méchants mais sont tous shootés par le solvant. Sandra aussi. Lorsqu’elle nous voit, elle a l'air super contente et nous serre dans les bras. Nous parlons avec elle  et essayons de la convaincre de revenir à la fondation. Elle est catégorique, elle ne veut pas. Sans nous expliquer vraiment pourquoi, elle finit par partir. Sa maman est très inquiète, elle voit l'état de sa fille se dégrader sans rien pouvoir faire. Plusieurs mardis de suite, nous partons à la rencontre de Sandra mais rien à faire, elle ne veut pas revenir. La Social Worker me confie qu’elle est choquée de la voir ici, shootée, amaigrie, le regard vide, alors qu’à la fondation elle était une petite fille modèle. Le contraste est tellement saisissant que je la vois pleurer dans le L300 sur le chemin du retour. C'est difficile de ne pas réussir à comprendre pourquoi elle ne saisit pas sa chance de revenir. Dans la rue, elle est en danger permanent. Nous ne l'abandonnerons pas, nous reviendrons la voir, et j'espère qu'elle aura un déclic.

 

ANGELA (Big Night de Pierre)

Carl est vendeur de kalamansi (de petits citrons verts). Tous les jours il parcourt les quartiers de Manille avec son charriot en bois. Il ne gagne pas bien sa vie, même en commençant à 4h du matin, 7 jours sur 7. Ainsi, à la fin de sa journée, vers 22h, même s'il n'a pas beaucoup mangé, il retrouve ses amis pour un moment de détente...et alcoolisé. Tous les jours, même routine. Le problème, c'est que Carl ne vit pas seul, il a deux enfants, Angelo et Angela, 11 et 7 ans. Abandonnés par leur mère, délaissés par leur père, ces enfants n'ont aucun repère. Ils ne vont pas à l'école et n'ont rien à manger. Sont-ils heureux malgré tout de retrouver leur père tard le soir, ivre? Ont-ils seulement un endroit où dormir? Pour survivre, les voilà à mendier dans la rue. Ce manque d'amour se fait de plus en plus ressentir, Angelo devient violent avec sa soeur, celle-ci se renferme sur elle-même et a peur. Elle traîne de plus en plus au niveau du Barangay (sorte de mairie de quartier). Il se trouve que le Barangay connaît la fondation TNK. Ainsi, nous voilà avec Angela, son père, le responsable du Barangay et notre équipe de Big Night en train de signer les derniers papiers administratifs. C'est fait. Angela, sans un mot, sans expression, est emmenée dans la camionnette de la fondation. Son père lui dit au revoir rapidement, sans embrassade. Il semble soulagé de la voir partir. Soulagé que la fondation prenne Angela en charge ou soulagé de ne plus avoir à s'en occuper ?

 

 

Il est souvent difficile pour nous de comprendre pourquoi certains enfants s'échappent. Certains ont besoin d'attention et savent qu'on reviendra les chercher; D'autres veulent revoir leur famille, mais désillusionnent rapidement car la situation familiale ne s'est pas améliorée. D'autres encore, marqués et traumatisés par l'abandon qu'ils ont vécu, pensent qu'ils ne méritent pas de meilleure vie que celle de la rue. Des raisons toutes différentes pour chacun. Nous avons envie de comprendre, mais nous savons aussi que ce n'est pas notre rôle, en tant que volontaire. Nous avons la chance de participer chaque semaine aux Big Nights, ce qui nous permet de ne pas oublier d'où viennent les enfants, et de comprendre l'histoire de certains, mais nous n'avons pas vocation à tout savoir non plus. Souvent, nous prenons les infos que nous donne notre Street Educateur, nous posons quelques questions, mais nous ne voulons pas être trop intrusifs non plus, car les situations sont toutes délicates. Les enfants qui sortent de la rue ont tous un suivi psychologique en arrivant à la fondation.

 

Si les situations en big night sont parfois difficiles, nous sommes témoins de nombreux moments de bonheur au sein de la fondation ! Et nous voyons aussi l'incroyable évolution des enfants que nous avons recupérés en Big Night. Il a quelques mois, Pierre a récupéré Anna. C'est une petite fille de 7 ans qui, en arrivant, avait énormément besoin d'amour. Elle recherchait sans cesse les bras d'un adulte et pouvait faire une crise jusqu'à ce que quelqu'un la prenne dans ses bras. Le temps a passé, et aujourd'hui, elle aime toujours les calins, mais plus modérément. C'est une petite fille très maligne et avec beaucoup d'humour. Elle adore emprunter les lunettes de Pierre et l'imiter en "Lolo Pedro" (papi Pierre) quand il refuse de la porter (il faut dire que porter des kilos d'enfants, ça use le dos !)

 

 

 

Pendant la semaine sainte avant Pâques, nous avons rejoint les enfants d'un des centres à côté de chez nous pour assister aux messes dans la paroisse. Le samedi, nous avons eu la visite d'Olivia et Gauthier, des amis de passage à Manille. L'occasion de leur faire découvrir notre univers le temps d'une journée !

(Merci Olivia pour le montage !)

 

 

Voici en bonus quelques photos prises par-ci par-là au cours de ce mois !

Des news !

Après 3 mois passés à Manille au sein de TNK, nous nous sommes octroyés un mois de février riche en sorties. A commencer par la visite de nos amis de Taiwan, Charlotte et Steven. Nous leur avons fait découvrir pendant quelques jours notre quotidien au sein de la fondation. Ils ont notamment pu assister à la « Feast Day » d’un des centres. Mais quel est donc cet évènement ? En fait, chaque centre porte le nom d’un Saint, et une fois par an on fête ce Saint. On se rend donc dans le centre, et après une prière et un petit topo sur le Saint, on enchaine les danses et les chants préparés par les enfants, les jeux en tous genres, le tout se terminant par un énorme buffet garni de spécialités philippines. C’est vraiment la fiesta ! Steven n’est pas passe inaperçu du haut de ses 1m90, tel un basketteur professionnel (pour rappel c’est le sport national ici et les enfants ne peuvent pas se passer de ce sport !). Charlotte a remporté le jeu consistant à manger un Oreo posé sur le front qui doit atterrir dans la bouche sans l’aide des mains. Un bon moment de rigolade (et de régalade) !

Puis nous avons passé 5 jours de vacances à Mindoro, une île paradisiaque, qui est plutôt prisée par les philippins. De quoi nous dépayser mais pas trop. Au programme : balade en scooter, en bateau, baignade, baptême de plongée sous-marine (oui on est quand même au pays des poissons et des tortues, on ne pouvait pas rater ça !) et repos, loin du tumulte de la capitale.

Le weekend suivant, nous avons passé une journée avec Ate Roumelia (une staff philippine avec qui nous travaillons au quotidien), à Dingalan Aurora, un lieu qu’elle adore. Nous avons expérimenté les vacances à la Philippine. Départ à minuit le vendredi pour 5h de route dans un petit van (dur-dur de dormir là-dedans…) et une arrivée à 5h30 où nous attend un petit déj philippin (riz, œuf, viande et café au lait). A 8h30, nous étions en haut de la montagne pour prendre quelques selfies. Les paysages sont magnifiques, l’eau est chaude, et là encore nous apprécions la nature, qui nous manque un peu à Manille. Nous avons partagé un repas sur des feuilles de cocotier et siroté un buco (le jus de coco que l’on boit directement dans sa noix fraichement coupée : c’est dé-li-cieux !). L’après-midi, nous avons plongé dans l’eau rafraichissante d’une cascade magnifique. Retour le jour même dans la soirée pour Manille. Nous avons eu l’impression d’avoir passé 3 jours en 1, nous sommes crevés mais ravis d’avoir passé une journée avec Ate Roumelia, au grand air.

On vous l’a dit, février, c’était le mois des sorties, alors pour continuer sur notre lancée, nous nous sommes rendus à Talim pour 3 jours afin de visiter d’autres volontaires en mission. Talim, c’est une île au milieu d’un lac, au sud de Manille. Le trajet en bateau est déjà dépaysant. Là-bas, ambiance de village, tous les habitants connaissent les Puti-Puti (nous les blancs), les rues sont étroites et il n’y a pas de voitures. Nous partageons les repas au sein du foyer qui accueille les jeunes pour la semaine ou à l’année. Matthieu est éducateur, Marie tient la librairie et Sidonie est infirmière dans le centre de santé du village. Joseph et Bérangère, nos super amis MEP, en mission à Manille, nous ont rejoint le lendemain. Nous avons cuisiné ensemble, joué, chanté… C’était très chouette de partager avec eux nos expériences de mission. Mais pas de doute, nous sommes bien aux Philippines car même à la campagne, le « carry oke » (karaoké) nocturne n’est jamais très loin !

Après ces petites escapades, retour à la "normale" au sein de la fondation. On ne s’ennuie pas, c’est sans doute une particularité de notre mission et ça nous va bien ! 
On aime beaucoup aller au Drop-in-Girl (centre d’accueil de filles). Le centre n’est pas loin de chez nous, alors on y fait souvent un petit détour. L’autre jour, c’était séance coiffeur. Marie s’est essayée à l’exercice et les filles étaient super contente : elles ont toutes voulu une frange, cela faisait très style « Cléopâtre » avec leurs coupes au carré. C’était un super moment de partage, de rigolade et de complicité. Pierre a tenté de faire un concert de piano, mais il y a encore un petit peu de travail avant d’avoir un joli morceau à 10 mains...

Le 14 février, c’était la Saint Valentin ! Ici, c’est la fête de l’amour, pas seulement des amoureux, mais de l’amour d’une façon plus générale (pas si bête comme concept !). A cette occasion, il y a eu un concours de Top-Modèle organisé pour les drop-in, les nurseries et les centres pour enfants avec special needs. Et ça ne rigole pas du tout ! Tous les participants sont sur leur 31 ! Nous avons été tous les deux réquisitionnés comme membres du jury, pour le plus grand plaisir des enfants (et du nôtre !). Bref une bonne dose mignonnerie ! Lors de la séance Questions-Réponses, à la question « Quel est ton rêve le plus cher ? », Laila nous répond « avoir un travail », Benjamin « je voudrais devenir quelqu’un de bien, qu’il n’y ait pas de violence ». La sensibilité des enfants nous touche. Nous sentons bien qu’ils sont à la fois si heureux en apparence, mais également si fragiles.

D’ailleurs, lors des séances d’adoration, il est fréquent d’apercevoir un ou deux enfants pleurer en silence. C’est un moment pour eux où ils peuvent vider leur sac, on sent que ça leur fait un bien fou. Et nous mesurons la chance de pouvoir être témoin de ces moments.

Lors d’une Big Night, l’équipe de Marie a rendez-vous avec Rachelle, 18 ans, mère de 3 enfants et vivant dans la rue. Elle arrive, une enfant de deux ans dans les bras. Il y a aussi le petit dernier, Jean, 5 mois, que porte le frère de Rachelle qui l’accompagne également. Un peu plus loin, on aperçoit le père, restant à l’écart. Tous vivent dans la rue. Le frère de Rachelle pleure à chaudes larmes, serrant le petit Jean dans ses bras. La mère ne semble pas prêter attention à son fils : pas un regard, pas un geste tendre, et ce, pendant toute la soirée. Elle explique à l’assistante sociale qu’elle a été abusée par son compagnon (le père de l’enfant resté à l’écart) et que celui-ci veut vendre l’enfant. Le père rétorque qu’il est victime de violences de la part de sa femme. Qu’en est-il vraiment ? Cela est d’autant plus triste que Rachelle elle-même avait passé 2 ans à la fondation, y avait accouché de son premier enfant avant de s’échapper, ne voulant plus revenir. Attirée par les dangers de la rue, elle-même abusée depuis toute petite, Rachelle n’a plus aucune estime d’elle-même, de son corps et a gardé des séquelles psychologiques importantes. Même s’il est difficile de distinguer le vrai du faux dans des situations aussi complexes, il est cependant certain que Jean, né dans un tricycle, n’a reçu aucun amour de ses parents depuis qu’il est né. Il est emmené au centre d’accueil des tous petits, il s’agit du plus petit enfant de la fondation. Il n’a que 5 mois et pourtant, il restera probablement marqué à vie par ce manque d’amour.

Une fois par mois, une adoration est organisée dans un des 12 bidonvilles où intervient la fondation dans du programme « Enfants des bidonvilles ». Ainsi, jeudi dernier, alors que nous nous rendions à l’adoration dans l’un d’eux  (Market 3), nos amis Joseph et Bérangère, volontaires à Phil’Book et travaillant non loin de là, nous ont rejoint. Ils nous ont invités à passer le reste de la journée avec eux pour découvrir leur quotidien. Le matin, ils ouvrent la bibliothèque dans le bidonville de Sawata et proposent aux enfants qui le souhaitent toutes sortes d’activités d’éveil, le but étant de sensibiliser les enfants des bidonvilles à la culture. Ils sont doués et vraiment créatifs pour trouver des jeux différents chaque jour ! L’après-midi nous avons participé à la bibliothèque de rue avec Ma’am Percy, une formidable conteuse qui lit des histoires aux enfants. Nous avons terminé la journée par un petit goûter entre volontaires bien mérité !

Les festivités de fin d'année

Les philippins l’attendent depuis septembre, les décorations sont en place, la neige est là, l’excitation est à son comble. Des guirlandes lumineuses de partout, des cantiques entonnés de manière plus ou moins juste, des crèches ici ou là, l’heure est à la fête ! Pas de doute, c’est Noël !
Nous sommes curieux et impatients de prendre part à cet évènement, un brin différent de tous les Noëls que nous avons passé jusque-là.

 

Maligayang Pasco ! (Joyeux Noël !)

Nous démarrons les festivités le 16 décembre par un concert exceptionnel au profit de la fondation d’une star philippine qu’on ne présente plus : Basil Valdez, un chanteur très connu dans les années 80, qui a notamment donné sa voix dans de nombreuses musiques de film.

Avec en première partie les enfants de TNK s’il vous plait !

C’était vraiment émouvant de les voir chanter. Certains étaient stressés à l’idée de monter sur scène et à la fin, ils étaient super fiers ! Nous aussi d’ailleurs. Après, nous avons écouté le concert de Basil. Pour la plupart, c’était leur premier concert ! Ils étaient vraiment heureux.
Le concert a été organisé par la fondation en collaboration avec des paroissiennes. Les bénéfices sont au profit de TNK. La salle était presque pleine, et maintenant Marie va faire les comptes pour savoir si on a pu gagner quelques pépettes pour les enfants !

 

On enchaîne le 17 décembre par la Christmas Party des enfants. Tous les enfants des centres (environ 400) étaient présents. Après la messe, de nombreuses activités et animations étaient proposées : danses, chants, spectacle de magie, clown, photo Booth, atelier de maquillage, stand de glaces. Des remises de prix étaient organisées pour le concours de  danses et pour le concours de "Parols" (des étoiles de Noël fabriquées à partir d'éléments recyclés et dont Marie était membre du jury). Que ce soit chez les enfants ou chez les adultes, ils sont tous fans de concours en tous genres !

Puis le 20 décembre a eu lieu la Christmas Party du Staff sur le thème des années 80. Certains avaient mis le paquet ! Nous on avait commandé des déguisements sur Shopee (le « Amazon » philippin), où on paye en cash à la réception du colis). Bref, il se trouve qu’on avait commandé des chinoiseries qui venaient de Chine et pas de chance, elles sont arrivées le lendemain de la Christmas Party. Pierre a donc testé la moustache des années 80 et Marie avait une chemise violette (merci mamie). Au programme, tombola et danse, danse, danse. Au total, près de 5 heures de danse sur de la musique électro hip hop coréene, tout droit sortie de Tik Tok (ils sont archi fan). Vous l’aurez compris, les philippins ADORENT danser. Marie a dansé avec les filles de l’Admin et ne s’en est pas trop mal sortie. Pierre a subtilement esquivé la danse, petit joueur.

Le 22 décembre s’est déroulée la Christmas Party des Lolo et Lola (papis – mamies) et du Staff responsable du programme des enfants des bidonvilles. A cette occasion, nous avons fait partie du jury afin de noter la plus belle chorégraphie, le plus beau déguisement, la plus belle crèche, le meilleur plat cuisiné. L’occasion de tester quelques spécialités… sans trop broncher en cas de mauvaise surprise car tout le monde nous observait !

Nous avons ensuite passé le réveillon de Noël avec les filles du Drop-In Girl. Nous sommes allés à la veillée de Noël avec elles. Elles avaient revêtu leurs plus belles robes pour l’occasion avec un short en-dessous. Sitôt rentrées au Drop-In Girl, hop, elles enlèvent leur robes et c’est reparti pour quelques galipettes. Vraiment pratique cette histoire de short sous la robe. On a bien rigolé, en partie grâce au talent caché de Pierre qui sait vraiment faire de très belles roues (pour ceux qui ne connaissent sa souplesse, ceci est une blague). 
Puis les filles des autres centres à proximité sont arrivées pour partager le repas du réveillon de Noël. Les plus grandes avaient préparé des jeux. Nous sommes partis vers minuit, car le lendemain, il fallait se lever tôt !
Joyce*, une jeune de 15 ans, est partie pendant la messe de Noël, puis elle est revenue presque aussitôt, c’était un moment très difficile pour elle, car elle pensait à sa famille qu’elle devait pourtant voir la semaine suivante. Nous avons essayé de la réconforter au mieux. Mais nous ne pouvons imaginer sa souffrance, personne ne peut remplacer une famille. Nous nous sentons si impuissants. Joyce a fini par s'échapper du centre quelques jours plus tard, nous ne l'avons pas revu depuis.

Le 25 décembre 2022 a été une journée chargée. 6h du matin, c’est parti pour la tournée des centres (comme il y en a vraiment beaucoup, certains se sont regroupés) avec au programme bien sûr un repas de Noël traditionnel, des danses ou chants préparés par les enfants et bien sûr la très attendue remise des cadeaux. Nous avons quand même pas mal mangé toute la journée, à raison d'un repas de Noël par centre, toutes les 2h. A noter une découverte d'une spécialité assez inédite, la brochette saucisse-chamalow froide et bien sûr les traditionnels spaghetti à la sauce tomate sucrée !

Un peu de répit avant le réveillon du jour de l’an. Après un repas copieux partagé entre volontaires, direction le centre d’accueil pour garçons (Drop-In Boys). Les enfants se précipitent à la hâte sur le terrain de basket sur le toit du centre pour voir les nombreux feux d’artifices. C’est l’effervescence dans les rues en bas. Les enfants tapent de tout leur cœur sur grillages de protection pour faire un maximum de bruit. 

Certains restent dans un coin, à l’écart. Là encore, pour certains, le manque de la famille se fait sentir dans les moments les plus joyeux.

En effet si Noël et Jour de l’an riment avec fête et réjouissance, il faut néanmoins souligner que les enfants peuvent se sentir tristes durant cette période, ce qui explique aussi que quelques-uns retournent dans la rue pendant cette période.

 

L’enjeu des Big Night qui suivent est tout d’abord d’essayer de retrouver les enfants qui ont fui mais aussi de les convaincre de revenir à la fondation en leur faisant comprendre que la liberté de la rue est un leurre. Retourner à la rue, c’est aussi quitter le cadre aimant de la fondation, quitter le système éducatif dont ils bénéficient, etc. Le but de la fondation est d’instaurer une confiance mutuelle avec l’enfant, une écoute attentive chaque jour, pour qu’il se sente aimé et soutenu sur son chemin de vie.

Alors bien sûr on se demande, mais pourquoi aller chercher les enfants qui s’enfuient, s’ils ne veulent pas rester finalement ? L’expérience des éducateurs et des encadrants avec ces enfants a montré que ce que les enfants cherchent avant tout, c’est de l’amour. Ils ne viennent pas à la fondation pour avoir à manger et avoir un toit, non. Ils viennent car ils veulent être aimés à tout prix et c’est que nous leur promettons. Alors bien sûr, parfois, la tentation de partir est là, et nombreuses en sont les raisons. Mais lorsque les éducateurs de rues les retrouvent dans la rue, c’est pour leur montrer, que même s’ils sont partis, nous ne les abandonnons pas, jamais. Il nous paraitrait inconcevable de ne pas partir à la recherche de son propre enfant en cas de fugue. Et bien là c’est pareil.

Lors d'une Big Night de Pierre, nous tentons de retrouver deux garçons, Brian et Cedric*, 10 et 11 ans, qui se sont enfuis il y a deux jours. 20h, nous tombons sur Cedric, marchant pieds nus sur le trottoir, le visage encrassé, un T-shirt taille XXL lui arrivant jusqu’au mollets. Ils ne nous a pas vu, nous nous approchons discrètement, l’éducateur lui met une main sur l’épaule. L’enfant se retourne, nos T-shirt de Big Night lui font vite comprendre que nous sommes de la fondation, et puis il reconnait l’éducateur. En une fraction de secondes, il se retourne et s’enfuit à toute vitesse, impossible de le rattraper. Il est probablement allé avertir Brian de notre venue. C’est un échec. Nous revenons plus tard dans la soirée dans le quartier. Nous errons ici et là, et puis un peu par hasard, au coin d’un carrefour, à côté d’une poubelle, allongés sur la route, nous les reconnaissons. Nous nous approchons d'eux. Allongés, épuisés, ils ne bougent pas à notre arrivée. Cedric reste muet comme une tombe. Brian nous explique qu’ils ont mendié toute la journée mais qu’ils n’ont rien mangé. Ils ont été forcés de donner l'argent à un homme qui les faisant mendier à sa place. L’horreur. La déception et une tristesse profonde se lisent sur les visages de ces enfants. Ils n’ont pas pu trouver ce qu’ils recherchaient, ils se sont fait lésés, c’est un coup dur. Nous les ramenons à la fondation. Sur le chemin du retour, Cedric, jusqu'alors silencieux, laisse exploser sa colère. Plus que jamais, la fondation va devoir assurer un soutien psychologique.
Cet exemple illustre bien la bataille intérieure que mènent ces enfants, à la fois si forts et si fragiles.

Et puis, la vie continue à la fondation. Nous jouons tous les midis avec les enfants, c’est notre moment préféré de la journée. On peut observer leur évolution, ils sont plein de surprises. Il y a par exemple Marc*, arrivé il y a deux mois à la fondation. Il a été récupéré dans la rue en urgence alors qu’il était victime de violence extrême au sein de sa propre famille, totalement rejeté. La violence était telle qu’aujourd’hui, à 7 ans, il ne parle pas, se comporte comme un enfant de 4 ans. C’est un « child with special needs » : c’est le terme qu’on utilise pour décrire une forme de handicap, celui-ci probablement causé par ces violences répétées. Marc est un enfant violent, avec lui-même et avec les autres. On le voyait se cogner la tête contre le mur, cracher sur les autres, taper les enfants et les adultes. Aujourd’hui, il a déjà bien changé : il ne crache plus sur les autres mais à côté, il est moins violent et arrive même à dire quelques mots. Il est en recherche constante d’amour. Il veut toujours être dans nos bras, s’accroche sans même qu’on le tienne, et nos câlins le rassurent énormément. Ce doit être si nouveau pour lui… Ce qui nous touche énormément également, c’est de voir à quel point les autres enfants prennent soin de lui. Un jour, le voyant taper sur John*, un autre enfant, Marie le gronde pour lui faire comprendre que c’est mal (même s’il est compliqué de gronder les enfants, on doit avoir un rôle d’éducateur). Mais à sa grande surprise, John lui-même vient chuchoter à l’oreille de Marie : « Tu sais, il ne faut pas lui en vouloir, il m’a tapé mais c’est parce qu’il est ‘spécial’ ». Marie est restée sans voix. Une autre fois, on le voit s’endormir sur un banc lors de la sieste, tous les autres enfants défilant auprès de lui, les uns après les autres. On demande alors aux enfants :  « Mais pourquoi allez-vous le voir ? Il veut dormir, il a peut-être besoin d’être seul ». Un des enfants répond alors : « Il ne peut pas s’endormir s’il n’a pas le petit doigt de l’un de nous dans la main, alors on se relaie pour qu’il puisse s’endormir tranquillement ». A Noël, nous avons découvert un nouveau Marc, un Marc heureux qui adore faire le show et danse avec les autres. Transpirant la joie, il s’est incrusté à tous les spectacles, imitant les autres, avec plein d’innocence. C’était si touchant (et très drôle) de le voir s’amuser comme ça !

Sur le plan « professionnel », la bonne nouvelle, c’est que Marie a réussi à boucler les comptes 2022 de la fondation dans les temps ! Toutes les lignes de comptes devaient être imprimées sur des livres et présentés au BIR (un organisme gouvernemental) avant le 15 janvier. C’était un vrai challenge de tenir les délais, et c’est chose faite ! Ici, l’administration, c’est quelques chose : les philippins adorent les formalités administratives, avec une montagne de paperasse, pas vraiment utile à vrai dire, mais tout à fait obligatoire. Il a fallu passer par 3 notaires différents avant d’en trouver un qui avait le tampon « 2023 » pour signer un des papiers requis. Marie s’est donc rendue au BIR à 7h pour présenter ses livres. Il faut imaginer que toutes les entreprises ont la même obligation et le même délai pour présenter ces livres et donc forcément, il y a un peu de monde: il faut s’attendre à patienter des heures voir la journée entière s’il le faut avant d’être reçu au comptoir. Mais étant arrivée dès l’ouverture à 7h, Marie était fière d’être au comptoir à 8h30 ! Pas de pot, il manquait la mention « Volume 8 » sur l’un des papiers notarié dont le tampon avait été si difficile a trouver. Et voilà, le verdict tombe, rebelotte, il faut revenir ! Si vous pestez contre les lourdeurs administratives en France, venez donc faire un tour par ici ! 
Bref l’année 2022 s’est malgré tout bouclée en beauté !

Nous vous souhaitons une bonne et heureuse année 2023 !!

* Les prénoms des enfants ont été changés.

Déjà un mois !

Après un mois passé dans la capitale philippine, il est temps de vous donner quelques nouvelles !

-+-+-+- UNE SEMAINE BIEN REMPLIE -+-+-+-

 

La fondation fonctionne comme une entreprise, rythmée par des horaires de base à respecter.

Une journée type
Arrivée au travail 8h
Déjeuner 12h-12h30
Pause avec les enfants du DIB (Drop In Boys) 12h-13h
Pause-café avec les volontaires 13h-13h30
Fin de journée 17h
Une semaine type
Lundi 8h-8h15 Briefing des volontaires
17h30-18h15 Adoration au centre des filles qui se situe dans Manille intramuros
Mardi 15h30-00h Big Night de Marie
Mercredi

17h-22h

(1 fois par mois)

Topo dispensé par Father Matthieu aux volontaires sur un sujet choisi par ces derniers, suivi d’un repas chez tel ou tel volontaire
Jeudi

9h-10h

(1 fois par mois)

Adoration au sein de la maison pour personnes âgées à Navotas

18h-19h

(2 fois par mois)

Messe au Drop-In-Girl (DIG). Les filles des autres centres à proximité se joignent à nous.
Vendredi 6h15-6h45 Adoration pour les volontaires
6h45-7h15 Messe avec les volontaires et/ou le staff de l’ADMIN
18h-19h Adoration au Drop-In-Boys (DIB). Les garçons des autres centres à proximité se joignent à nous. Comme ils sont nombreux, ils se répartissent en deux groupes, une semaine sur deux.
15h30-00h Big Night de Pierre

Vous remarquerez qu’il y a quand même beaucoup de temps de prière. Ces temps sont primordiaux pour la fondation, c’est un peu le ciment, le cadre qui la maintient. Ils permettent aux enfants de leur inculquer des valeurs humaines, éthiques, eux qui ont souvent perdus leurs repères familiaux. Nous n’étions pas tellement habitués à vivre aussi intensément dans la foi et appréhendions un peu ça au début à vrai dire. Mais finalement, ces moments permettent aussi de faire une pause, de se reposer l’esprit, de méditer et ça fait du bien. La chapelle est installée dans une des pièces du DIB qui est aussi notre lieu de travail. La décoration est simple et nous nous asseyons par terre. Pas de chichi et c’est tant mieux.


Nos semaines sont donc bien rythmées, pas le temps de s’ennuyer ! Nous sommes assez libre de nous organiser selon nos besoins et selon notre travail. Bien sûr nous avons la possibilité de nous détendre, jouer du piano ou de la guitare, nourrir les perruches et lapins de la fondation, se faire livrer quelques délicieux ananas pour le goûter, etc. Libre à nous de trouver notre équilibre !


Et puis nous avons de nombreuses visites ! Des amis de volontaires de passage à Manille venant nous voir, des expatriés français, de généreux donateurs (car rappelons-le la fondation fonctionne uniquement grâce aux dons), des journalistes, etc. Nous avons même eu droit à un petit « concert privé » à la fondation de la part des « petits chanteurs à la croix de bois » de passage à Manille avant de partir pour la Corée du Sud dans le cadre d’une tournée en Asie.

A cette occasion, les jeunes « indépendants » de la fondation avaient également préparé une petite chorégraphie. Ces jeunes, âgés de plus de 18 ans et auparavant pris en charge par la fondation, ont la possibilité d’y rester jusqu’à la fin de leurs études et reçoivent une indemnité en échange de quelques services. Ce beau moment s’est clôturé sur un Jingle Bells enflammé où tout le monde a fini par danser et chanter ensemble !

Nous trouvons aussi du temps pour nous quelques soirs en semaine ou le weekend. Nous prenons bien sûr nos cours de Tagalog et avons du travail à la maison, un de nous deux étant plus assidu que l’autre ! On essaie de passer le maximum de temps avec les enfants dès qu’on a un moment dans les centres. Nous commençons à retenir le nom des enfants (pas encore les 400) et mine de rien à s’attacher à eux. Nous profitons du weekend pour faires nos courses et cuisiner de bons petits plats ! Quelques séances de badminton nous font également du bien pour se défouler.


Nous sommes allés ce samedi à une Christmas Party (et oui déjà) organisée par deux autre volontaires MEP (Bérangère et Joseph) au sein d’une autre association (Phil’Book). Au programme : messe de noël, olympiades, danse, repas de noël et distribution de cadeaux. Un moment très sympa !

 

-+-+-+- L'EQUIPE DE LA FONDATION -+-+-+-


La fondation est une grosse boutique à faire tourner : 230 employés philippins, 400 enfants pris en charge dans les centres et des staffs supplémentaires pour les programmes dans les bidonvilles, avec 12 centres d’accueil dédiés. Ces derniers sont en fait des petites maisons au cœur des bidonvilles qui accueillent les enfants pour leur faire l’école, leur apporter des soins et de la nourriture. Les mamans des bidonvilles y sont elles-mêmes très impliquées.


Father Matthieu est le directeur général, il est présent au sein de la fondation depuis 25 ans et parle le tagalog avec une facilité déconcertante ! Charles, Responsable RH et technique, est un peu sur tous les fronts, gérant les aléas du quotidien sans broncher. Elise, responsable Communication et partenariats, vous partage via le site internet ou les réseaux sociaux le quotidien de la fondation, et fait le lien avec les partenaires en Europe (d’où proviennent 80% des donations) ; c’est également une musicienne aguerrie qui accompagne les temps de prière au piano ou à la guitare.  


Nous sommes 6 volontaires qui travaillons en soutien à l’organisation de la fondation :

  • 2 acheteurs (Timothée et Gaëtan): nourriture, cadeaux pour les enfants, décoration, gros-œuvre, ils trouvent absolument tout (dans la limite de leur budget évidemment)
  • 1 assistante communication (Tiphaine) : en support à Elise, elle va notamment faire de la publicité pour tel ou tel évènement, contacter ou relancer les partenaires, gérer l’organisation.
  • 1 infirmière (Gaëtane) : elle agit au cœur des bidonvilles, réalises des check-ups sur les enfants, identifie les problèmes de malnutrition, gère les urgences médicales 1 responsable informatique et un responsable comptabilité.
  • 1 responsable informatique  (Pierre): Je gère le parc informatique, c’est-à-dire tous les ordinateurs installés dans les différents centres. Il peut y avoir des problèmes matériels, logiciels, d’obsolescence, etc. Il faut aussi s’assurer de la sécurité en ligne des enfants en mettant en place des filtres et des restrictions. La gestion du réseau et des caméras de surveillance est aussi une de mes activités. Par conséquent je me déplace pas mal dans les centres même si je peux gérer certaines choses à distance. Je suis aussi à titre indicatif l’assistant de ma femme en comptabilité, à disposition pour tout travail passionnant qu’elle pourrait me trouver !
  • 1 responsable comptabilité (Marie): Je m’occupe de la comptabilité quotidienne avec l’aide (précieuse) d’une Philippine, Ate Grace. Je gère toutes les entrées / sorties d’argent du coffre. Ici, tout est géré en liquide. Donc j’ai un peu l’impression de jouer au Monopoly. Et puis je dois aussi réaliser un audit externe, donc une grande partie doit être déposée pour le 12 janvier. De mon côté, c’est donc une période assez chargée, le temps de prendre en main tous les process et de gérer la compta quotidienne. Une fois cette période passée, je pourrais identifier les axes d’améliorations dans les process et faire des analyses financières pour les projets à venir (nombreux, on vous en reparlera dans un prochain épisode).

Si nos missions principales ressemblent à un travail de bureau classique, il est tout de même assez gratifiant et motivant de voir l’aspect plus concret, la raison même de notre présence ici. Voir chaque jours les enfants nous le rappelle. Participer aux Big Nights chaque semaine nous rappelle également d’où viennent les enfants.

 

-+-+-+- LES BIG NIGHTS -+-+-+-


Nous avons déjà eu l’occasion de participer à 3 maraudes (ou « Big Nights ») chacun. Nous sommes affecté à un éducateur de rue (Street Educator), lui-même affecté à un quartier de Manille. Un travailleur social (Social Worker) nous accompagne également lorsqu’il est disponible : c’est lui qui va étudier en amont les profils des enfants que nous allons rencontrer et voir s’ils répondent aux conditions d’éligibilité pour pouvoir l’accueillir à la fondation.

Une camionette de la fondation

Nous avons pu découvrir l’immensité de la ville et la pauvreté qui y règne est frappante. Parfois en camionnette (de la fondation), parfois en transport en commun, nous avons traversé beaucoup de rues, avec, au premier regard, toujours le même paysage contrasté : ici de grands boulevards avec d’imposants « Malls » commerciaux, là des rues étroites avec des dizaines de câbles électriques qui s’entremêlent, des chiens et chats errants, des voitures et des tricycles qui slaloment, des habitations vétustes faites de tôles qui semblent être posées les unes sur les autres,  des petits magasins de fortunes et des gens, partout. Il y a une quantité impressionnante de personnes qui vivent dans la rue. Il y a un vrai travail, pas évident, de la part des éducateurs de rue pour trouver parmi eux les enfants abandonnés. Ils connaissent très bien leur quartier où ils sont affectés car ils y passent leurs journées. Ce sont un peu les papas des familles de la rue. Ils sont aussi en relation avec les Barangay : ce sont des sortes de mairies de quartier. Les personnes qui y travaillent sont souvent au courant des situations compliquées, certaines familles viennent également demander de l’aide. Nous parcourons aussi les rues à pied, à la rencontre d’enfants et de personnes âgées. Bien sûrs certains enfant sont exploités par des gangs pour mendier, surtout en cette période de Noël. Les tout-petits sont en danger constant (mêmes des enfants de moins de 5 ans), laissés ici ou là sans surveillance, manquant chaque jour de se faire percuter par des automobilistes.


Finalement, au bout d’un mois, nous commençons tout doucement à retirer notre masque de nouveaux volontaires et avons le sentiment de découvrir de plus en plus la misère dont Manille est submergée. On reprend de l’énergie en jouant avec les enfants. C’est très étonnant de voir tout ces sourires affichés sur leurs visages, malgré leurs histoires que l’on sait horrible. Ca nous fait réfléchir tout de même…

 

C'est tout pour le moment ! Nous vous souhaitons de belles fêtes de Noël et vous donnons rendez-vous prochainement avec sans doute mille choses à raconter !

En attendant voici quelques photos en vrac.

 

Première semaine à Manille

Une semaine s’est écoulée depuis notre arrivée aux Philippines.


Après 16h de vol, 7h de décalage horaire, nous sommes arrivés en pleine forme à l’aéroport de Manille ! Ici, on sent que la période COVID n’est pas si loin. Tout le monde porte son masque, nous avons dû remplir un peu de paperasse et nous soumettre à une prise de température.

Tout est au vert, nous pouvons entrer sereinement sur le territoire !

Un tricycle motorisé

Charles, notre responsable de mission, est venu nous récupérer en voiture à l’aéroport. C’est vraiment sympa, nous n’avons pas à nous soucier du trajet dans cette ville… immense ! 20 millions d’habitants et seulement 3 lignes de métro. Alors forcément, les routes sont encombrées. Mais un samedi matin, c’est correct a priori. Il y a des nouvelles voies cyclables mais on n’est pas prêt de s’y aventurer, elles traversent parfois la voie rapide ! Attention ici, les automobilistes sont rois, un appel de phare signifie : « Je conduis, laissez-moi passer ! ». Les gens se déplacent donc beaucoup en voiture, en bus, en jeepney et en tricycle motorisé. Les deux derniers moyens de transport sont typiques.

Nous ne tarderons pas à en faire l’expérience !

Nous arrivons dans notre quartier et Charles nous emmène directement dans notre maison où nous allons vivre pendant un an. C’est grand : une pièce de vie au rez-de-chaussée, 3 chambres à l’étage, 2 salles de bain. Ça change de notre 40m² putéolien ! La maison est bien équipée, en plus les volontaires ont fait le ménage chez nous la semaine dernière donc tout est nickel (merci à eux)! On pense tout de même y apporter notre petite touche personnelle, en terme d’éclairage et de décoration. 


Mais pas le temps de s’attarder, nous voilà repartis pour aller à la fondation où nous sommes attendus pour le déjeuner (20min à pied). Charles et Elise (sa femme) sont français et travaillent pour la fondation depuis 2015. Ils accueillent tous les volontaires de passage pour 1, 2 ou 3 ans et on sent qu’ils aiment transmettre. C’est super d’avoir un accueil personnalisé avec autant d’explication dès notre arrivée !


La fondation dispose de plusieurs centres répartis dans Manille. Il y en a une vingtaine dont pas mal à côté de chez nous. Pour plus d’info, n’hésitez pas à parcourir la section La fondation ANAK-tnk !


Le centre « Drop In Boys » est situé au même endroit que l’ « ADMIN » de TNK (le siège de la fondation) où nous allons travailler la semaine. Il s’agit du centre d’accueil de garçons de la rue qui viennent tout juste d’arriver. Ils y resteront au moins 6 mois, le temps de s’acclimater, d’avoir les examens médicaux nécessaires. Ils suivront également quelques cours avant de rejoindre un cursus scolaire classique car la plupart n’ont jamais été à l’école. 


Samedi soir, nous avons fêté l’anniversaire de Gaëtane, une volontaire. Nous avons partagé un super repas préparé par son mari et nous en avons profité pour offrir nos « cadeaux-bouffe d’origine France » à tous les volontaires. Ils étaient ravis ! On se rend compte qu’on a quand même accès à pas mal de choses à Manille (à des prix peut-être parfois plus accessibles pour des expatriés que pour des volontaires).


Dimanche, Charles et Elise nous ont fait un petit tour de quartier et nous en avons profité pour faire quelques courses. Globalement, on comprend qu’on peut manger dans des « Karinderia » (des boui-bouis) du riz, de la viande et du poisson, en sauce ou grillés, mais qu’on risque de vite s’en lasser. Il y a pas mal de restaurants américains, mais c’est pas vraiment à envisager au quotidien non plus. Donc le mieux, c’est d’aller au marché et de cuisiner ! Chouette, ça sera l’occasion de tester de nouvelles recettes !

L’après-midi, Gaëtan & Gaëtane nous ont emmené avec eux dans un centre pour jouer avec les garçons. Il s’agit de notre première rencontre avec les enfants. Ils viennent tous nous voir et nous saluent chaleureusement. Ici, ce sont les enfants qui saluent les adultes (jamais l’inverse). L’enfant prend la main et la porte sur son front. Pierre se fera appeler « Kuya  Pedro » : Frère en tagalog et Pedro car ils n’arrivent pas à prononcer « Piiiierrrre ». Pour Marie, ça sera « Ate Maria » (sœur). Tous les adultes se font appeler Kuya et Ate. On joue tout l’après-midi et on décide de rester pour la louange (chants et danses). Ils nous posent pleins de questions, on répond parfois à côté de la plaque ce qui les fait beaucoup rire ! Et oui, c’est l’occasion de tester les 2-3 mots que nous avons appris en tagalog. Bon, on a encore du travail… Certains enfants parlent un peu anglais mais globalement, c’est le tagalog. On tentera par la suite de parler le taglish (un mélange de tagalog et d’anglais).

 

Lundi, 8h, on commence la semaine au travail avec un point avec toute l’équipe de volontaires, Charles, Elise et Father (Père Matthieu Dauchez, Directeur de la fondation). On a un long débrief d’accueil où tout nous est super bien expliqué. Les semaines vont être très rythmées entre travail, temps de prière organisés dans les différents centres, maraudes (« Big Nights »), animations avec les enfants. Globalement, la fondation fonctionne comme une entreprise française, avec des horaires à respecter et des pauses café !

Lundi soir, nous partons à 16h en bus vers le centre de filles qui est le plus éloigné. Il se situe dans le centre de Manille, juste à côté de la cathédrale. C’est le diocèse de Manille qui a offert les locaux à la fondation. Etant donné qu’il est plus loin (une heure de transport), Father vient dire la messe tous les lundis soir et les volontaires l’accompagnent. Nous rigolons beaucoup car notre niveau de tagalog laisse grandement à désirer mais nos efforts sont récompensés par les rires et les câlins. On nous compare souvent à des personnalités connues : par exemple Ate Maria à princesse Mérida et Kuya Pedro à Sam Smith, si si c’est vrai !


La semaine est passée très très vite et nous sommes épuisés ! Ce weekend, c’est repos ! On va au marché remplir le frigo, on cuisine un peu voire beaucoup. Ate Maria fait ses premières baguettes. C’est pas mal, il y a encore une marge de progression ! On décide d’emmener notre linge pour une lessive « full option » (lavage, séchage, pliage). Tous nos habits ont rétréci … Puis on oublie ça et on va jouer avec les filles dans le centre le plus proche de chez nous. On a fait un puzzle avec les plus grandes, des coloriages pour les plus petits, et des jeux de société. Kuya Pedro a du succès avec son tour de magie « Doigt coupé en deux » !